samedi 31 janvier 2009

Espérances et desespérances de vie !

En 1915, les boches ont tranché le poignet droit de tous les enfants mâles de mon village d'origine
62 ans !
L'âge auquel est décédé mon grand père maternel, Henri, ci-joint, tourneur de grand talent et cornet piston à ses heures (il aurait mieux valu pour lui l'inverse), de nationalité belge...mort des réquisitions (comme tourneur et non comme premier piston) et privations liées à l'occupation allemande disait-on dans la famille.

62 ans, c'est :

- 36 ans de mariage avec doudou et je signerais encore pour un siècle
- Un fils de 34 ans et une fille de 30 ans, beaux et intelligents à qui j'ai légué trois lourds handicaps : droiture, sens de la relativité des choses et respect des autres !
- 3 petits enfants, dont le dernier Rafa, est arrivé, il y a un mois, un petit métis genre saintois tout mignon qui ressemblera un peu au belge ci-dessus et qui rejoint Rachou et Sacha
- 42 ans d'administration dont 20 ans hors de France en 6 séjours
- 5 ans, environ, de cumul d'heures du soir, du samedi et du dimanche, non payées
- 16 déménagements (bientôt 17) dont 8 avec changement de continent, seul puis avec femme enfants et chat ou chien, puis femme chien et chat (d'autres chien et chat).

Bizarre que je me sente un peu fatigué et le coeur qui bat la chamade ces jours-ci !

Et puis cette brutale prise de conscience ce matin malgré le soleil :
"être vieux c'est avoir statistiquement l'espérance de vie de son chat."

Pour moi, c'est fait, y compris, compte tenu de l'état de mon palpitant, en prenant comme élément de comparaison, l'espérance de vie de mon chat, raccourcie des 4 ans qu'il a déjà.

Que ce mode d'estimation de l'âge, soit un message crépusculaire d'encouragement pour les quinquagénaires qui ont l'espérance de vie du zèbre ou du Gnou épargnés par le lion et par le croco.

NB: L'absence de modération sur le "alt" germanophobe de la photo est volontaire (et puis c'est pépé qui parle et il disait les boches)
Je viens de relire des choses épouvantables sur les horreurs de l'occupation de la Belgique en 1915 et qui trouvent des échos dans ma mémoire de mes propres histoires de famille et dans le souvenir impressionné que je garde des plaques commémoratives et injurieuses (le texte de pépé), vues dans mon enfance aux facades des hotels de ville de certaines communes belges de la province de Liège d'où sont originaires 3 sur 4 des mes grands parents (plaques qu'on a probablement enlevées avec l'Europe).

J'ajoute un constat personnel qui m'interpelle sur le caractère culturel de certains crimes passés:
Malgré ces horreurs avérées de 14-18 (qui ne devaient rien au nazisme) et celles plus massives encore de 39-45, au contraire des quadragénaires (et plus) français, promptes à renier leur culture et leur histoire (je ne parle pas des plus jeunes qui ont l'air carrément francophobes cf. le stade de France), les quadragénaires allemands que j'ai connus restent carrément éperdus d'admiration devant la grandeur supposée de leur culture de l'ordre et manifestent à tous égards, au lieu d'en être rendus plus circonspects et alors même que l'on fait des efforts de modestie, un sentiment de supériorité, tout à fait insupportable et un impérialisme total quand au respect du travail des autres. Quant à la doc qu'ils distribuent dans les pays que je fréquente depuis quelques temps, excusez-moi mais c'est "Deutschland über alles".

Même Sarko n'oserait pas faire une promo aussi indécente pour la France!!

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