samedi 22 septembre 2007

Fillon en faillite


Fillon s'est fait une spécialité, depuis déjà plusieurs années, d'appeler l'augmentation de la dette publique au secours de la réaction de droite. A la rescousse d'une incapacité fondamentale à expliquer scientifiquement, en quoi les dépenses publiques sont devenues le mal absolu, justifiant tous les reculs sociaux et l'abandon du service public. Alors on utilise l'image négative et simpliste de l'endettement que par ailleurs on encourage pour les ménages.

Et c'est en permanence rabâché, martelé, le gros mensonge de la fable de l'endettement de nos enfants, de l'hypothèque de l'avenir, du plombage des générations futures, la fable du bouc émissaire, le conte du vieux gourmand de retraité en train de se goinfrer le pain des jeunes.

En Corse, il est passé à la vitesse supérieure, il est vrai pour stopper par une image forte (de café) les revendications des gourmands de la terre, les paysans subventionnés. L'Etat français serait désormais en faillite.

C'est le moment de refaire un peu les comptes et un peu de benchmarking.

La dette publique correspond à l'ensemble des emprunts contractés par l'état, les collectivités locales et la sécurité sociale pour couvrir les dépenses (salaires, achats de prestations, fournitures, grands travaux ou immeubles, subventions, participations - on voit déjà que tout n'est pas mauvais pour nos têtes blondes ou crépues -) que les ressources perçues par les impôts et autres taxes ou cotisations ne couvrent pas.

C'est le déficit public, jadis enseigné en sciences éco comme un outil bien banal, bien Keynésien, de relance des activités et de la croissance. Bordel ça se complique, cette affaire de générations futures...

En plus, à la différence d’un ménage, les administrations publique, n’empruntent généralement pas auprès d’une banque, mais émettent des titres, des obligations, sur les marchés, titres qui sont aussi des valeurs au sens boursier du terme et font l'objet d'une activité "transactionnelle".

La France se distingue-t-elle particulièrement par son endettement ?

Pas du tout les gars (et les nanas)
:

la dette publique des principaux pays de la zone euro et des autres pays du G7 est tout a fait comparable. Elle se mesure en part dans le PIB en % (en points de PIB) dont les "sans foi ni loi ni bulletins de vote" de Bruxelles ont fixé la norme à 60 (pourquoi pas 50 ou 75 ou 100 ?).

Ainsi en 2005 la France est à 76,5 points quand la moyenne de la ZONE euro est à 77,5...en faillite toute la zone euro ! La moyenne de l'OCDE est encore plus alarmante selon Fillon 77,7 en faillite l'OCDE !

Les bons élèves allemands sont à 69,6, quant aux italiens (dont on sait qu'ils ne sont en général pas très malins...), ils caracolent dans l'insouciance généralisée, au double de la norme à 121,4.
L'Espagne est un bon élève mais rattrapable en un an à 50,4. Les Pays-Bas sont à 62,8, la Belgique - et là, il fallait s'y attendre - en faillite à 98,3! Les anglais n'ont aucun mérite à se situer à 47,2 après avoir foutu en l'air leur système de santé et leur fonction publique. En plus, comme toujours ces réputés fair play, ils trichent sur les stats du public ou privé, comme les USA champions du changement permanent des modes de calcul des statistiques et du mélange des genres, mais qui sont quand même à 64,1.

Pour finir ce fastidieux palmares, le très raisonnable Canada est à 69,3, quant au Japon, il se fait Hara Kiri à la dette avec 172,1 ! Le Japon champion et accro de la faillite...

Certes l'endettement a partout explosé depuis le début des années 80 (multiplication par 3 en points de PIB), mais l'endettement public c'est en partie (une partie très importante) ce qui permet de financer des dépenses d'investissement qui constituent le principal multiplicateur de la croissance et parmi elles des dépenses indispensables que l'initiative privée ne pourrait assurer (défense, sécurité…).

Certes les dépenses de fonctionnement ont progressé plus vite que les dépenses d'investissement mais là encore il y a un effet de multiplicateur par la consommation et par les revenus, dont on mesure l'énorme impact économique sur le commerce et l'industrie (aussi les importations chinoises certes) et qu'il faut se garder d'accuser de tous les maux...

Voyons de plus près le budget (Source : Projet de Loi de Finances 2006)
LFI 2005 PLF 2006
Titre 1er. Dotations des pouvoirs publics 855 millions 871 millions
Titre 2. Dépenses de personnel 114 milliards 118 milliards
Titre 3. Dépenses de fonctionnement 30 milliards 32 milliards
Titre 4. Charges de la dette de l'état 42 millions 39 millions (Intérêts)
Titre 5. Dépenses d'investissement 13 milliards 13 milliards
Titre 6. Dépenses d'intervention 148 milliards 130 milliards (subventions !)
Titre 7. Dépenses d'opérations financières 34 millions 232 millions (prêts, avances, participations)
Total 350 milliards 334 milliards

Voyons le détail du titre 6 Dépenses d'intervention
Transferts aux ménages 35 milliards 34 milliards
Transferts aux entreprises 88 milliards 72 milliards Transferts aux collectivités territoriales 7 milliards 7 milliards (redistribués!)
Transferts aux autres collectivités 15 milliards 15 milliards
Appels en garantie 125 millions 278 millions

Voilà qui change tout Mme Chabod. Au fond et basta pour la dose normale, le budget et la dette terminent dans les chiffres d'affaires des entreprises dont on verra une autre fois qu'elles ne contribuent pas autant qu'elles devraient aux prélèvements obligatoires alors qu'elles le pourraient sans perte de compétitivité irrémédiable.

Au fond, Fillon est un gros menteur !.... Qui prend les français pour des strumpfs...malheureusement, sur ce point... il a raison.

vendredi 21 septembre 2007

L'égalité selon Sarkozy : reculer tous ensemble

De David...
Ainsi va l'égalité du fonctionnaire : 37 ans et demi de cotisations puis , les 37 ans et demi arrivés, ainsi que l'infarctus, passer à 40, droit de partir à 60 puis bientôt 61, les 60 ou 61 arrivés attendre les 65 (déjà annoncés) et alzheimer, changer deux fois de continent pour le dernier grade, avec femme et chat, à 8000 km puis 10 000 des petits enfants, puis pour finir, au lieu de bénéficier de la retraite promise, calculée sur celui-ci (retraite qui les primes en moins n'en fait déjà plus que 50%) être peut-être aligné, le jour venu, sur la moyenne de 25 ans, c'est-à-dire voir diviser instantanément son revenu par 3 voire 4.

Pourquoi pas Mme Chabod ? ça en ferait une belle égalité de droite, le coup des 25 ans au lieu du dernier chevron du dernier grade...

Ce n'est pas un bulletin à timbres détachables qu'il nous faudrait avec ce principe du couillon d'électeur, principe dit "des 100 mesures en bloc", c'est beaucoup plus de bulletins, autant de bulletins que de couleurs de l'arc en ciel.

Car s'il faut voter en bloc pour 100 mesures, c'est 100 candidats qu'il nous faut.

La seule posture logique du con d'électeur, pris en otage entre les 500 signatures de la cooptation des grands partis qui limite son choix et les vocations de président et le principe selon lequel même la dernière des conneries annoncées par le vainqueur doit être appliquée...c'est l'abstention.

Les 100 mesures, pour moi ce serait :

Retour à l'Europe à 15 (on m'a pas fait voter le reste)...bon dehors les roumains et les polonais
Préservation du système de solidarité sociale français en augmentant les contribution par les profits (cf. la fable de la dette)
Maintien des infrastructures essentielles des industries à réseau dans le giron de l'Etat
Contrôle renforcé des importations hors les 15
Partage minimum des plus values au sein de l'entreprise
Taxation infime des transactions financières
Karchérisation de la délinquance, peines planchers pour les récidivistes tiens!
Rétablissement de la peine de mort pour les Bodein
Multiplication par 10 des sanctions du conseil de la concurrence (les plus hauts crimes contre le sacro saint système, contre la main invisible de dieu)
Laïcité et école publique (pas un rond pour le privé)
Discipline et travail à l'école et les parents camembert
Régulation de l'immigration dénuée de sentimentalisme
Multiplication par trois des effectifs de la justice et multiplication corrélative par 0,95 des effectifs des corps de contrôle (opération à somme nulle)
D'où quelques prisons en plus du moins au début...

J'arrête là faut pas rêver!

Aux prochaines manifs, je suggère de défiler "à reculons"...

...à Delacroix

mercredi 19 septembre 2007

L'automne de la France


On y est. La partie "Thatcherisation" du programme de Nicolas Sarkozy est sur rails (soit dit en passant pour les cheminots...). Il l'avait certes annoncé et le bougre essaye vraiment de faire tout ce qu'il a claironné (sauf la Turquie... pour l'instant). Certes les français ont voté massivement pour lui (moi je m'abstiens tant qu'il n'y aura pas de gauche avec karcher).

Faudrait pas qu'il oublie, qu'il a été élu principalement sur cette karcherisation, énergique nettoyage civique que l'immense majorité appelle de ses voeux, n'en déplaise à Diams et Monsieur R, et surtout contre le ridicule absolu de la vestale bénini oui ni non et de droite gauche, qui lui était opposée, mais certainement pas pour ses projets de thatcherisation de la France. Même un DSK (bon dieu que je ne l'aime pas) l'aurait gagné à l'aise en pourfendant ce projet anglicon.

D'ailleurs, s'il s'agissait de voter pour 100 mesures en bloc, et non pour un président de nos institutions, celles-ci continuant à fonctionner réferendum compris, il fallait le dire et voter sur bulletins à timbres détachables et élire pour finir un couple de présidents alternatifs et spécialisés...Karcher et ordre juste...mieux que Karcher mais Thatcher

"Emploi, santé, vieillissement… les grands chantiers de demain" qu'il balance l'atlantique! traduisez chantiers de démolition, rêvés et jamais espérés par des générations d'hommes politiques de droite, attendus sans trop d'espoir depuis des lustres par le patronat et présentés comme "une réforme", le fin du fin de la modernisation, alors qu'il ne s'agit que de profiter de l'occasion, oui de l'occasion, de reprendre en force des conquêtes sociales essentielles, obtenues dans le sang, de casser enfin le modèle social français dont on nous dit que personne ne l'a dans le monde...mais personne ne l'a jamais eu, personne n'a eu 1789, personne n'a eu 1936, ni même 45 ni même 58 tiens...tout cela au lieu de chercher à sauvegarder cette avance (j'ai dit avance oui) malgré la pression de la mondialisation, grande entreprise patronale internationale de nivellement des travailleurs par le bas (l'esclavage)...car c'était possible mais en regardant l'autre côté de la dette, alibi au contenu jamais vérifié, en partageant un peu les plus values, les super profits...

Vive la France et les pommes de terre frites (tintin) titrais-je à deux reprises après la formidable guérison de ma doudou (anémie sévère+embolie pulmonaire je le rappelle) et la non moins formidable prise en charge totale à l'étranger par la sécu française et ma mutuelle.

Vive la France, j'ai bien fait de le crier avant l'automne car c'est l'automne de la France, l'automne de son système de solidarité sociale, l'automne du service public qui m'est si cher et pour lequel j'ai déjà donné plus de 3 ans de travail non payé, par simple sens du service, l'automne de la gauche puisque presque tout le monde est de droite...
"Permettre aux seniors de travailler plus longtemps" (et d'avoir une retraite calculée sur les moins bonnes années) qu'il se moque le Dalton...et partir crever dans la neige à la fin comme un sioux ?

Au lance-flammes, il monte simultanément à l'assaut de la "ligne Maginot juridique" du contrat de travail une image qui m'oblige à le voir comme un ennemi de ma France, en petit boche comme disent encore mes cousins belges arrosant d'un déluge de feu la tourelle sociale défendue en son temps par mon papa ...

Et le drôle fait aussi dans l'ordre juste... avec le "juste équilibre" à trouver entre la responsabilité, à caractère individuel, et la solidarité, davantage empreinte de collectif formule qu'on croirait empruntée à l'inénarable Ségolène.


Pendant ce temps, une à une les grandes banques sont touchées par la crise du subprime au point que ça commence à ressembler à 1929...
Pendant ce temps n'importe quel saoudien peut se payer une dizaine d'esclaves modernes (chauffeurs, cuisiniers, bonnes à tout faire...) venus du Bengla Desh et que le moindre émir du coin fait rentrer par paquets de 1000 pour son prochain projet d'usine esclaves en main (et leurs passeports).

Pendant ce temps nos royalistes (les vrais) pas les supporters de Ségo remettent la perruque en pleine lumière, en pleine arrogance, à la petite lucarne... Tiens pour ces dernier et pour les autres un vieux rap de circonstance

Coutumes de valets
(à l'exécution de Louis XVI - bicentenaire
Et à Arlette (Chabod), Alain (Duhamel) et autres spécialistes...de rien)

Dans le petit bonheur des peuples satisfaits,
Les plus dures questions ont de pâles échos,
Médiatiques blablas, mémoires contrefaits
Que des sages repus apportent en écot.

Contre un droit au dessert ces illustres savants
Font entendre en tic-tac de rassurants mensonges
Au bon peuple avachi pour qu'à mal il ne songe
Et ne prenne au collet les nouveaux ci-devant.

Et maudit le ribaud qui remettrait en cause
Le doctoral credo du bon ordre des choses :
Le divin capital où s'est prescrit le vol

Le code extravagant de la propriété !
A peine raille-t-on l'impudente piété
Des ouailles de ce roi dont on coupa le col !

Cayenne dimanche 24 janvier 1993

vendredi 14 septembre 2007

L'Europe ou la fin des démocraties

faranci pa voti
Français, certains de vos représentants, dont le Secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Jean-Pierre Jouyet, vous trouvent trop cons pour décider directement avec quels pays vous voulez former un seul marché, avec quels camarades travailleurs vous voulez être totalement interchangeables (car c'est ça l'Europe et point barre).

Devant le comité de réflexion sur les institutions, présidé par l'inénarrable Balladur, qui donne plus que jamais l'impression de sortir tout droit de l'ancien régime (ou plutôt d'y retourner), né qu'il est avec une perruque à rouleaux sur le crâne, le Jouyet a suggéré (je présume sous la pression des technocrates jamais élus et tous puissants de Bruxelles) de vous ôter tout net ce droit indu que vous donne, depuis ce qui est considéré comme une bourde de Chichi, l'article 88-5 de la Constitution.

Cette toute bonne réforme ne servira probablement jamais adoptée fort prudemment qu'elle fut en 2005, non applicable en outre en 2007 alors qu'elle eut été salvatrice, de même évidemment qu'en 2004, deux années où vous avez pris en plein marché commun (le marché commun c'est le foie du travailleur européen, son point fragile) deux crochets terribles, sous la forme de 12 concurrents boxant dans la catégorie trop féroce pour vous des "super lourdement couillonnés".

La Turquie, dont vous avez mille fois raison (et le droit) de vous méfier à tous égards (elle boxe en "hyper lourdement exploités" et se console à l'opium du peuple, poison dont nous nous croyions définitivement débarrassés, pouvait être une bonne occasion de première application mais son adhésion c'est vraiment les grandes manoeuvres "europeano-asiatiques" et Sarko a déjà commencé un repli stratégique en bon désordre (non de dieu les justifications alambiquées fin juin !!).

Ne reste plus qu'à vous clouer le bec d'où l'envoi du Jouyet (qui n'engage que lui le faux cul) au créneau.

Amis, gueulons très fort dans nos blogs, car attention, l'Europe c'est bien la fin des démocraties.

mercredi 12 septembre 2007

Vive la France II


Les lendemains de guérison de ma tendre moitié me trouvent apaisé, heureux... mais étrangement circonspect devant la page blanche du blog, interdit, l'inspiration comme entravée, engluée, les ailes prises dans la toile d'un arrière plan mental fait de culpabilité et de conscience exacerbée du temps qui passe : ne pas laisser doudou trop longtemps seule à 25 mètre au fond du salon devant la télé, ne pas perdre de temps, profiter des derniers feux de notre santé, ressortir le soir, aller danser, s'embrasser plus longuement... et, s'il faut bloguer, bloguer nécessaire (ne serait-ce que pour nos enfants)... et hors temps d'amour.

Là-dessus, je cherche, pour voir, mon dernier conseil pour blogueur, le n° 4 du 5 août, emprunté comme d'habitude à Baltazar Gracian qui a blogué quelque temps dans les années dures du blog, les années 1647, 3 siècle avant ma naissance :
"On est toujours à temps pour lâcher la parole, mais non pas pour la retenir. Il faut parler
comme l'on fait dans un testament, attendu qu'à moins de paroles, moins de procès. Il faut s'y accoutumer
dans ce qui n'importe point, pour n'y point manquer quand il importera. Le silence tient beaucoup de la divinité.
Quiconque est prompt à parler est toujours sur le point d'être vaincu, et convaincu."


Pas vraiment ce qu'il me faut aujourd'hui; alors je continue sur ma lancée cocardière de sortie de clinique...

A ceux qui, malgré une certaine incertitude sur mon degré réel d'éducation, ou sur ma correction politique, me font néanmoins l'honneur de me visiter, sans doute dans l'espoir de ces quelques fulgurances éparses dont je le hasard et une robuste capacité de résistance à la pensée dominante et de synthèse de l'essentiel, agrémentent mon lourdingue et sévère discours , je voudrais livrer ce thème de réflexion :

Le modèle français ne serait-il pas, même tel qu'il est actuellement, le modèle économique et social le moins nul au monde, mélange équilibré de libéralisme et de solidarité sociale ?

Plus encore : le modèle français d'outre mer ("antillo-guyanais-réunionais") n'aurait-il pas pu constituer, nonobstant son enracinement dans la traite, le meilleur modèle post colonial, mélange équilibré de rationalité, de danse de l'esprit et de fatalisme heureux ?

La vache pour un englué du bulbe, tu envoies loin le bouchon mec...

Je continue et j'anticpe le tollé général :
faites pas chier avec l'indépendance, la traite, le crime contre l'humanité. C'était terrible certes, inhumain...

... mais pas plus que les bandits de grands chemins de l'époque en Ardenne ou en Lozère, qui débarquaient chez vous au moment de la soupe, violaient la grosse toute la nuit, à une bonne quinzaine et vous empalaient au matin sur un pieu rapidement taillé en crayon, devant votre hutte en feu...car vous étiez bûcheron à l'époque, dans la forêt seigneuriale...à la hutte les chiens et ceci jusqu'en 1900 et quelques (arrière grand papa vraiment...)

...pas plus dur non plus que l'esclavage pour tous, du même siècle, les dragonnades dans le même style, la récolte volée toute entière... et un coup de forgeron !

Et l’un avec la hart, l’autre avec la cravache
Nous fouaillaient. - Hébétés comme des yeux de vache,
Nos yeux ne pleuraient plus ; nous allions, nous allions,
Et quand nous avions mis le pays en sillons,
Quand nous avions laissé dans cette terre noire
Un peu de notre chair... nous avions un pourboire :
On nous faisait flamber nos taudis dans la nuit ;
Nos petits y faisaient un gâteau fort bien cuit.
Arthur Rimbaud

non faites pas chier avec la traite... c'était aussi la traite pour grand papa quant à grand maman, elle s'en prenait plein les fesses quand elle les levait pour glaner...


Décidément la solidarité de nos systèmes m'a réconcilié avec mes énormes cotisations et impositions, dont le déficit est à chercher ailleurs que dans ces contributions salariées...du côté du grand capital et du système financier... réconcilié tout simplement et avec mon pays qui est grand devant l'humanité.

C'était encore une fois l'arrogance française.

Amis! soyez non pas arrogants mais fiers de vos trois mots inscrits aux frontons des mairies : liberté, égalité, fraternité. Ces mots ne sont pas vains ou beaucoup moins qu'ailleurs, non Diams, non Monsieur R, non les sans papiers, fraternellement reconduits...

Vive la France

dimanche 9 septembre 2007

Doudou est revenue et vive la France


Anémie très sévère suivie de soins classiques (fer) et d'une très lente remontée de l'hémoglobine mais d'une immédiate flambée des plaquettes (l'usine de la moelle à fond la caisse) favorisant une phlèbite... couronnée par une embolie pulmonaire...

3 semaines d'hospitalisation pour Doudou. Une résistance d'athlète et d'un seul coup, l'escalier insurmontable, la respiration petite, le coeur à 120 au repos... la mort que je connais bien, jamais loin dans ces cas là, qui vient faire un tour au cas où...alors la peur, l'amour si fragile à genoux devant la faucheuse, la possible éternelle non existence, de la moitié de soi, l'envie physique terrible alors de faire corps de pénétrer pour renforcer ou pour faiblir ensemble, se souvenir de ces heures collées à la clinique...

Et puis la guérison, les embrassades de doudou au personnel tous remarquables, des toubibs aux aides soignantes... mais c'est ici une médecine de riche et je suis riche ici (où je prends la mondialisation passagèrement et peut-être immoralement à revers).
Et c'est le passage à la caisse : près de 7000 unités locales soit 28 000 francs à sortir... cash si tu es citoyen de ce beau pays (autant dire que tu crèves mec car tu gagnes au mieux 500 unités et le plus souvent 300)...et là non, simple comme un coup de fil...au service assistance (remarquable) de la mutuelle des affaires étrangères...A payer juste les 34 unités de 3 semaines d'eau minérale...

Alors s'abat sur mon âme ébranlée par l'émotion, une profonde et grisante gratitude.... celle d'être français...al-hamdou lillâh, avec ce système de solidarité que tout le monde nous envie et que tous nos gros cons politiques veulent casser. Arrêtez Sarkozy et même Royale. C'est nous qui avons raison contre le monde entier contre ce putain de système ricain où si t'es cancéreux tu vends ta baraque (qui finira par ne valoir que le contreplaqué dont elle est faite), pour payer ton traitement médical et quand t'as finis de vendre, que tu est dans la rue... tu crèves...où quand tu t'es sectionné deux doigts et que tu débarques aux urgences on te demande d'abord de signer un chèque...

Paraît que Michael Moore caricature...je suis certain que...même pas !