jeudi 28 juin 2007

603 200 euros !

St-Phy l'ancien
Tel est le prix d'un exemplaire des "Fleurs du mal" dédicacé à Delacroix par Charles Baudelaire ! L'occasion d'un coup de gueule anticapitaliste!
Ce prix intègre évidemment la surcote liée à l'excès de liquidités et l'enrichissement sans cause et sans frontière qui caractérise le capitalisme financier mondialisé.
Celui-ci, détaché du concept de production, sans référence monétaire attachée aux réalités est tout entier contenu dans le commerce sans vergogne et sans frontière des actifs, ce dernier rendu plus fluide et plus expansif encore du fait de la politiques monétaire américaine où la planche à billet fonctionne à plein, sans limite.
Ce nouveau capitalisme est au fond un super casino boursier ouvert à tous mais surtout aux grands voyous du monde, des dirigeants de fonds de pension aux mafieux russes ou colombiens. Les gains les plus considérables et les plus instantanés s'y ramassent sur tapis vert, à la corbeille, sur les creux de la navigation des actifs. Plus aucun lien avec la performance et la valeur économique de l'outil de production dans tout cela. Uniquement des stratégies de spéculation à court terme, du surf boursier, de micro creux en micro creux...
Pendant ce temps, il est du dernier chic dans le monde des blogs, même (surtout) dans ceux de grande renommée, de dauber sur ceux qui croient encore que la voie actuelle, la voie libérale n'est pas la bonne et qui se battent, sans trop d'espoir il est vrai, pour l'injection d'une bonne dose de collectivisme et de gouvernance dans tout cela.

Pour revenir aux fleurs du mal et la valeur de la poésie, ci-après un vieux rap de ma composition mais que je ne sais pas par coeur malgré sa simplicité extrême. Imaginons que ce soit l'oeuvre de St-Phy l'ancien (cf.photo)... si d'aventure je le perdais, je serais capable de le racheter... allez... 30 000 euros...valeur de la poésie la plus chère au coeur d'un amoureux de la poésie. La sur cote est donc de 20 fois cette valeur...comme pour certains actifs que se rachètent fiévreusement nos joueurs de casino ?

AU NOM DU BIEN QUE J'AIME

Je vous bénis les miens au nom du bien que j'aime,
Au nom de la patience avec les jours du temps,
Au nom des vieux d'antan, sans histoires partant,
Pour plus rien à jamais, en paix avec eux-même.

Je vous bénis au nom des anciens habitants
Des lieux où il fait dur et du très long poème
Qui fleure en même temps l'ouvrage et la bohème;
Où l'âme de l'auteur est pensée tout autant.

Je vous bénis chair de ma ma chair, mes chers mutants,
Tel un homme planté dans la terre et le temps,
Au nom des hauts espoirs et du bonheur suprême,

Au nom de vos enfants, que durent leurs printemps,
Que leur vertu soit plus robuste et plus longtemps,
Qu'ainsi leur soit donnée l'humanité extrême"


Henri Claude St-Phy Cayenne samedi 4 juin 1994

"Et j'ai tourné le dos aux dominateurs, lorsque je vis ce qu'ils appellent aujourd'hui dominer : trafiquer et marchander la puissance - avec la canaille!"

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