jeudi 14 juin 2007

Vieux et terroriste !

Des Assis aux culs de plomb, il n'y a qu'un pas que je vais franchir, pour poursuivre dans la même veine des vilènes diatribes anticonformistes de ces jours-ci.
Étrange époque, où gueuler vieux et ringard, fait anti conformiste, le contraire de 68...ça donne à réfléchir...

J'entends partout que le modèle, c'est le jeune entrepreneur, le créateur d'entreprise ...issu de Clichy sous bois de préférence, là c'est le pied intégral, un doigt, carrément, de la main invisible de dieu; ce dieu de l'économie libérale qui a pensé social pour nous... plus la peine de socialiser, plus la peine de gauchiser...
D'ailleurs Ségolène l'a bien compris ça qui fonce au centre, ainsi que DSK...
encore du monde en perspective sur les palmes de Bayrou

J'entends partout (corollaire) que le mal absolu, à réduire au maximum pour un service public des pauvres, c'est le fonctionnaire... archétype du nanti inutile, nanti de la sécurité de l'emploi, possession indécente au royaume du risque...risquer son boulot, sa peau, pour un oui ou un non, pour 0,5% de plus d'un actionnaire exotique (vieux cow-boy plein aux as ou nouveau riche bridé), possession carrément hors jeu, au royaume du chômage régulateur...
Salauds de fonctionnaires, payés à ne rien faire ou à le faire mal, et qui bénéficient d'une bonne retraite, basée sur les derniers 6 mois, en cotisant moins longtemps. Egalisons ces salauds (surtout n'égalisons pas les autres...)

Je suis fonctionnaire et fier de l'être, voici ma diatribe.

L'expérience in vivo de mes tripes là aussi :
Pourquoi suis-je fonctionnaire ?
Parce que j'ai toujours refusé de travailler pour un patron. Un type qui me piquerait une partie de mon travail parce qu'il aurait fournit l'outil. Vous voyez c'est tout bête!
Un type, peut-être même pas là, qui me piquerait le turbin ou le turbo que je mets en commun avec mes potes dans le collectif lorsqu'il faut pousser en mêlée.

Pourquoi encore ?
Parce que l'intérêt collectif, social m'a toujours importé plus que le mien, vieux travers catho de ma maman, mais repensé, reconscientisé, redigéré... au terme, pour résumer, du raisonnement suivant : pas de bien, pas de mal dans l'absolu, mais mon bien que je choisis, parce que c'est celui qui peut le mieux s'accommoder avec celui d'autrui !

Et qu'est-ce qui m'a tout de suite libéré comme fonctionnaire, permis de ne regarder objectivement que la loi... et pas mon chef ...ou pas mon chef seulement ?

La sécurité de l'emploi qui, au fond, a toujours garanti, dans mon bureau, le quidam contre l'abitraire...

C'est aussi cette sécurité qui m'a permis par quelques emprunts très lourds qui m'ont plombé longtemps de faire marcher l'économie tout en construisant, dans les îles, un petit domaine, pas mal, pour mes bébés et mon chat.

Est-ce que j'ai travaillé beaucoup ?
Oui énormément, et même 3 ans au delà des heures, sans être payé, et avec un énorme infarctus à la clé...17% de taux de déjection!

Et je vais vous dire : si on m'enlève quoi que ce soit de mes avantages à la fin, comme par exemple le calcul de ma retraite (différentiel que j'ai chèrement payé par des années de moquerie pour ma paye ridicule, par rapport à mes cousins maçons ou tailleurs de pierre)...je pose des bombes chez les djeunes...


La pensée d'hier :

"Vous ne devez avoir que des ennemis dignes de haine, mais point d'ennemis dignes de mépris : il faut que vous soyez fier de votre ennemi: c'est ce que je vous ai enseigné une fois déjà."


et celle du jour :

"Celui qui fait partie de la populace veut vivre pour rien; mais nous autres, à qui la vie s'est donnée, -nous réflechissons toujours à ce que nous pourrions donner de mieux en échange !"

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