mercredi 12 septembre 2007

Vive la France II


Les lendemains de guérison de ma tendre moitié me trouvent apaisé, heureux... mais étrangement circonspect devant la page blanche du blog, interdit, l'inspiration comme entravée, engluée, les ailes prises dans la toile d'un arrière plan mental fait de culpabilité et de conscience exacerbée du temps qui passe : ne pas laisser doudou trop longtemps seule à 25 mètre au fond du salon devant la télé, ne pas perdre de temps, profiter des derniers feux de notre santé, ressortir le soir, aller danser, s'embrasser plus longuement... et, s'il faut bloguer, bloguer nécessaire (ne serait-ce que pour nos enfants)... et hors temps d'amour.

Là-dessus, je cherche, pour voir, mon dernier conseil pour blogueur, le n° 4 du 5 août, emprunté comme d'habitude à Baltazar Gracian qui a blogué quelque temps dans les années dures du blog, les années 1647, 3 siècle avant ma naissance :
"On est toujours à temps pour lâcher la parole, mais non pas pour la retenir. Il faut parler
comme l'on fait dans un testament, attendu qu'à moins de paroles, moins de procès. Il faut s'y accoutumer
dans ce qui n'importe point, pour n'y point manquer quand il importera. Le silence tient beaucoup de la divinité.
Quiconque est prompt à parler est toujours sur le point d'être vaincu, et convaincu."


Pas vraiment ce qu'il me faut aujourd'hui; alors je continue sur ma lancée cocardière de sortie de clinique...

A ceux qui, malgré une certaine incertitude sur mon degré réel d'éducation, ou sur ma correction politique, me font néanmoins l'honneur de me visiter, sans doute dans l'espoir de ces quelques fulgurances éparses dont je le hasard et une robuste capacité de résistance à la pensée dominante et de synthèse de l'essentiel, agrémentent mon lourdingue et sévère discours , je voudrais livrer ce thème de réflexion :

Le modèle français ne serait-il pas, même tel qu'il est actuellement, le modèle économique et social le moins nul au monde, mélange équilibré de libéralisme et de solidarité sociale ?

Plus encore : le modèle français d'outre mer ("antillo-guyanais-réunionais") n'aurait-il pas pu constituer, nonobstant son enracinement dans la traite, le meilleur modèle post colonial, mélange équilibré de rationalité, de danse de l'esprit et de fatalisme heureux ?

La vache pour un englué du bulbe, tu envoies loin le bouchon mec...

Je continue et j'anticpe le tollé général :
faites pas chier avec l'indépendance, la traite, le crime contre l'humanité. C'était terrible certes, inhumain...

... mais pas plus que les bandits de grands chemins de l'époque en Ardenne ou en Lozère, qui débarquaient chez vous au moment de la soupe, violaient la grosse toute la nuit, à une bonne quinzaine et vous empalaient au matin sur un pieu rapidement taillé en crayon, devant votre hutte en feu...car vous étiez bûcheron à l'époque, dans la forêt seigneuriale...à la hutte les chiens et ceci jusqu'en 1900 et quelques (arrière grand papa vraiment...)

...pas plus dur non plus que l'esclavage pour tous, du même siècle, les dragonnades dans le même style, la récolte volée toute entière... et un coup de forgeron !

Et l’un avec la hart, l’autre avec la cravache
Nous fouaillaient. - Hébétés comme des yeux de vache,
Nos yeux ne pleuraient plus ; nous allions, nous allions,
Et quand nous avions mis le pays en sillons,
Quand nous avions laissé dans cette terre noire
Un peu de notre chair... nous avions un pourboire :
On nous faisait flamber nos taudis dans la nuit ;
Nos petits y faisaient un gâteau fort bien cuit.
Arthur Rimbaud

non faites pas chier avec la traite... c'était aussi la traite pour grand papa quant à grand maman, elle s'en prenait plein les fesses quand elle les levait pour glaner...


Décidément la solidarité de nos systèmes m'a réconcilié avec mes énormes cotisations et impositions, dont le déficit est à chercher ailleurs que dans ces contributions salariées...du côté du grand capital et du système financier... réconcilié tout simplement et avec mon pays qui est grand devant l'humanité.

C'était encore une fois l'arrogance française.

Amis! soyez non pas arrogants mais fiers de vos trois mots inscrits aux frontons des mairies : liberté, égalité, fraternité. Ces mots ne sont pas vains ou beaucoup moins qu'ailleurs, non Diams, non Monsieur R, non les sans papiers, fraternellement reconduits...

Vive la France

Aucun commentaire: