lundi 20 août 2007

kimbé red pa molli !


Lorsque les cyclones passent au sud de la Guadeloupe, sur la Martinique ou sur la Dominique, la côte-sous-le-vent de la Guadeloupe est en général exposée à la périphérie de la spirale. C'est comme ça que nous venons de perdre, sur un coup de queue de "Dean", une partie de notre verger, premier bilan : trois citronniers, 1 gros citron, 1 oranger, 1 avocatier, 2 manguiers, 1 roucouyer, 1 bois de rose, 1 mahogany et surtout 1 prunier pays (un délice le punch!) rescapé du cyclone de 1956 et un raisin de mer repiqué par mes soins, en plein morne, loin de sa plage natale et devenu énorme à force d'attentions et grâce au sable retrouvé en profondeur sous le tuff. Ainsi va la vie, c'est la deuxième fois que nous perdons un verger, chaque fois c'est l'annulation par la nature de dizaine de mois de travail exténuant à deux, doudou increvable plus que moi, à mains nues sous le soleil, dans une zone réputée aride...pour nos enfants et nos petits enfants...pour le jardin dans notre tête commune, qui ne fait qu'une depuis 35 ans...

Quand doudou sera remise de l'anémie sévère qui la terrasse pour l'instant et que nous serons rentrés au pays, nous allons recommencer...avec nos plus petits bras de jeunes petits vieux...

... parce qu'il en reste toujours quelquechose du travail de la terre et de l'amour...et de l'amour du pays...

De notre premier verger, il reste 2 cerisiers pays et un travail de dépierrage de géant, toujours visible (nous étions jeunes) qui y facilite toujours la corvée de nettoyage annuel des acacias et savonnettes. Du travail des anciens propriétaires, il reste aussi cannelleiers, quenettiers et tamariniers qui resistent à tout...où repoussent et qui témoignent aussi du renoncement à une arboriculture plus ambitieuse...

C'était une improvisation pour redonner courage à la Martinique et lui dire aussi qu'après les années de traite et d'esclavage, d'être aujourd'hui partie pleine et entière de la France est un juste retour des choses et de la solidarité et qu'il y faudrait même une inégalité positive de traitement...

...j'ajoute à l'endroit des haïtiens et africains, si prompt à mépriser les antilles françaises (si, si c'est du cent fois vécu!), si fiers de leurs indépendances néo-colonisées et auto-tyrannisées, qu'il n'y a, je trouve, que de la fierté à être antillais et français.

A bas l'indépendance.

C'était pour finir un petit coup de ce que certains appellent l'arrogance française.

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