mercredi 1 août 2007

Pantalonnade contre philosophie

moi, c'est Bergman
La télé d'hier soir rendait hommage à Michel Serrault disparu avant hier. Ce que retient la télé en pareil cas est évidemment conforme aux exigences de l'audimat : on passe les oeuvres réputées les plus populaires, c'est-à-dire, en général, les plus affligeantes pour toute intelligence normalement constituée.
Nous avons donc eu droit à "la cage aux folles" version cinéma sous toutes les coutures. 4h, de hou hou, lèvres en cul de poule, déguisements extravagants et tortillements du cul, sur des scenarios alibis, films conçus pour le plus grand plaisir du Michel, qui adorait par dessus tout faire le con, mais pour notre ennui, le mien et même celui de doudou, que les folles font pourtant bien marrer... à petite dose. J'aurais préféré l'intégrale des Poiret et Serrault.

Au fond, Serrault, à part quelques films dans l'émotion, il a passé son talent à faire la fiotte ou à prendre le parti pris du slip à chaque interview télé, façons à lui de délivrer sa philosophie du "rien n'importe" qui en toute logique se défend mais dont le seul défaut est de ne pas être celle de tous les autres...
C'est ainsi que lorsque "Rien ne t'importe, le plus violent l'emporte".

Pour moi le talent de Serrault c'est dans les Poiret et Serrault et dans les seconds rôles qui ont suivi qu'il s'est exprimé. La suite est pantalonnade.

Le même jour mourait un vrai génie du cinéma, Ingmar Bergman. De lui, je n'ai vu que "la Source" et "la Honte". C'était à l'époque où j'allais 5 fois par semaine au cinéma. Deux films qui, dans le cahier de cinéma que je tenais à l'époque dans mes années parisiennes 67/72, et que possède désormais mon fils, sont notés respectivement 4 et cinq étoiles, ce qui a dû arriver une trentaine de fois sur environ 500 films vus... ce qui fait 6%. ça fait cher le chef d'oeuvre!
Je n'ai vu que ces deux Bergman sur plus de dix très grands fims qu'il a dû réaliser,
notamment ensuite. Pourquoi si peu ? D'abord Bergman n'était pas si souvent à l'affiche dans les endroits que j'ai ensuite habité, enfin, si dans ses films, la beauté des images, la profondeur d'analyse, la force des sentiments ou l'angoisse de la mort et du néant vous emportent dés la première image, il est néanmoins difficile, revenu à une conception épisodique du cinéma, de faire le choix du grave, le samedi soir, pour sortir avec doudou.
C'est comme ça que chaque jour un peu plus la pantalonnade l'emporte sur la philosophie.

"C'est à eux qu'il est agréable d'entendre prêcher : rien ne vaut la peine! Vous ne devez pas vouloir! Ceci cependant est un appel à la servilité."

Aucun commentaire: