dimanche 8 juillet 2007

Mariage

Pour qui veut bien regarder au dedans, les chemins sur lesquels marche notre monde ressortent assez clairement du moindre des évènements de la vie ordinaire.
A la limite, à quoi bon parcourir l'actualité du web chaque jour à la recherche des fausses routes et des bons chemins, quand tout est dans le moindre des spectacles de la rue, de la famille, du bureau, des amis...

Ainsi le mariage d'un ami au programme social d'hier soir...

Au son d'un orchestre oriental, tendance traditionnel influencé rai, le contraste principal de la salle se révèle, dans toute sa complexité, et pour l'instant son subtil et harmonieux équilibre.

Multitude de danseuses en robes du soir sexy, lascives, démonstratives, exhibant sous l'organdi, la soie ou le nylon plaqué des corsages, tous leurs attributs sexuels, au premier rang desquels le mignon petit ventre bombé au centre duquel un nombril profond , d'une rondeur parfaitement dessinée dans l'élasticité du tissu, rémanence attendrissante de l'ancien canon arabe de grasse beauté du début du siècle.

Assises et pour certaines hochant dans le rythme, une multitude de perruches envoilées et entoilées, mais un peu façon touloulou pour celles qui hochent, le regard très maquillé, "et regardaient pas n'importe où, et regardaient pas n'importe où" comme dit Léo Ferré.

Les hommes assis également regardent, faussement peu intéressés (pas d'alcool et pour beaucoup assis à côté de leur perruche).

Discussion avec un pèlerin sur l'âge du mariage, sur les filles (les parents) qui trouvent plus difficilement un mari, sur celles un peu trop libres et qui, repérées, ne trouveront pas de mari. Sans doute, les quelques unes qui dansent au milieu de la salle et non devant l'orchestre, accompagnées par des loulous en casquettes, et dont on aperçoit plus de chair et de moins "classe" façon (jean et raie des fesses apparente, mini jupe volante sur le côté, révélant de temps à autre la culotte)...

En fait à y regarder de plus près, le destin du monde est en grande partie contenu dans l'évolution de ces petits équilibres subtils qui sont autant de baromètres de la santé morale collective, moyenne, dominante que de garde fous contre tous les paroxysmes de notre folle capacité religieuse et intégriste...

Mine de rien, un peu plus de voiles, un peu moins de complicité entre perruches colorées et danseuses orientales (elle est encore très fréquente actuellement et va très loin dans les confidences ou plaisanteries coquines) et on va droit à la grande guerre civile...


Exceptionnellement à la place de Zarathoustra du Khalil Gibran (qui a lu et relu le Zarathoustra)

Alors Almitra parla de nouveau et dit, Et le mariage, Maître ?
Et il répondit, disant :
Vous êtes nés ensemble et ensemble vous resterez toujours.
Vous resterez ensemble quand les blanches ailes de la mort disperseront vos jours
Oui, vous serez ensemble jusque dans la silencieuse mémoire de Dieu.
Mais qu'il y ait des espaces dans votre communion,
Et que les vents du ciel dansent entre vous."

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