samedi 28 avril 2007

Royal Bayrou : un débat à qui perd gagne

A moins qu'il ne s'agisse, en définitive d'un débat perdant-perdant
pour essayer quand même de gagner-gagner... à tout prix

Quel intérêt en effet, pour une concurrente qualifiée de débattre avec un candidat
éliminé ? et réciproquement, quel avantage peut bien retirer un concurrent battu, de débattre avec celle qui l'a devancé et qui est en finale ?

En posant la réciproque, on obtient une réponse claire : il s'agit pour l'éliminé de donner (et de se donner peut-être) l'illusion de rester dans la course. On comprend qu'il s'agit aussi de préparer une revanche (aux législatives) et un nouveau parti...le parti de Bayrou (dans son esprit on dira démocrate chrétien).

Et un peu comme en mathématiques, c'est par la réciproque que s'éclaire la principale...
Car nous avons ainsi la réponse, identique, en ce qui concerne la candidate qualifiée, promise arithmétiquement à l'écrasement, en cas de report habituel des voix de droite et du centre...

Mme Royal a voulu ce débat, avec en tête, comme seul objectif, elle aussi, la survie personnelle dans tous les cas de figure, sans vraiment se poser la question de l'avis des militants de son parti sur cette droitisation (il y a trois semaines il lui fallait socialiser) et au grand mépris de ses alliés de gauche et surtout de la pauvre Arlette dont les consignes de vote sont ainsi détournées.
Pour gagner il lui faut, en effet, ratisser plus de 60% des voix qui se sont portées sur Bayrou...
...et si elle perd il lui faut, elle aussi, survivre à la défaite, après tant de monumentales bourdes et tant de retournements de tailleur chanel. Il va falloir résister à la vengeance des éléphants, piétinés abondamment par ses talons aiguilles. Il lui faudra survivre à la colère des jeunes loups de sa génération, cocus de cette dérive libérale, authentiques laissés pour compte d'un socialisme assez bien modernisé.
Pour sauver sa peau, elle joue elle aussi un nouveau parti socialiste, inconcevable en France, il y a quelques jours et qui l'est peut-être toujours tout autant (du moins je l'espère pour elle ...la France)...le parti socialiste à géométrie variable de Mme Royal (on dira dans son esprit social libéral démocrate).

Ce débat tend donc, depuis deux bords très différents (la droite et la gauche) à fonder la même démarche : créer un parti des gentils libéraux démocrates à coloration sociale... capable de récupérer les voix très nombreuses du milieu, c'est-à-dire de ceux qui ne savent pas très bien, qui peuvent basculer sur les sentiments, sur l'ambiance, sur l'impression...

Un débat impressionniste, de spécialistes du floutage...

En prime le débat permet d'accuser, fort déloyalement, l'autre finaliste d'avoir saboté la portée du débat, alors que ce dernier ne fait (assez légitimiment il faut l'avouer) que trouver la démarche déplacée et ridicule.
De surcroît, on va pouvoir, à deux voix, se congratuler, se complimenter réciproquement, sur le dos du candidat arrivé en tête.

C'est vraiment un débat d'arrivistes et je tenais à exprimer tout le dégoût qu'il m'inspire.

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