samedi 24 mars 2007

Guyane : vers un Kosovo équatorial ?

Après Baroin, Bayrou remet en cause le droit du sol pour Mayotte et la Guyane et là, tout le monde comprend... sauf évidemment Christiane Taubira, qui manie une fois de plus, sur ce sujet comme sur tous les autres, sa remarquable dialectique "socialo-radicalo-ex-gauchiste", plus exigeante encore, dialectiquement, que mon "extrême centrisme" et qui n'oublie pas de se parer pour l'occasion du joli et généreux drapeau de l'ouverture humaniste et planétaire. Laissez venir à moi les petits immigrés en somme ! L'argument principal de Mme Taubira c'est que nous avons la place (en Guyane) avec un territoire de 90 000 km2, habité et exploité dans sa seule bande littorale.

Sait-elle (oui elle le sait) qu'elle est ainsi d'accord avec les patrons les moins scrupuleux (pour ne pas dire les plus mafieux) du pays, Mme Taubira, ces patrons dont j'ai bien connu certains représentants, et qui m'ont dit tous les espoirs qu'ils fondent sur l'immigration (surtout clandestine) vue comme une aubaine pour le développement de leurs entreprises et le saccage corrélatif de la forêt.

Pour donner une idée de l'ampleur actuelle du phénomène et de l'effet de ruée qu'aurait une politique ouvertement ouverte il faut savoir que de mon temps (il y a 10 ans) l'immigration en Guyane c'était déja 25% de la population dont la moitié de clandestins, ce qui représenterait 7 millions de clandestins à l'échelle de la France.

Donc vues les proportions et la cadence de l'immigration on est évidemment d'accord avec le retour au droit du sang comme M. Barouin, comme M. Bayrou et comme le président socialiste de la Région Antoine Karam. Question de bon sens, de taille, de proportion par rapport à la population actuelle. La Guyane ne doit pas devenir un Kosovo équatorial.

Au fait, à Paris, c'est quoi notre taux seuil pour raisonner de la même façon ?

Quoi qu'il en soit, même avec une exception guyanaise au droit du sol, la Guyane ne serait pas sauvée, la régulation par le sang resterait très complexe. Deux exemples :

1) les populations du fleuve les bonis, saramakas, ex nèg marrons vivent à cheval sur le Maroni et sont ingérables du point de vue de la nationalité, ne connaissant qu'un pays pour les obligations , le Fleuve, et qu'une nationalité, la française pour les allocations. Familles des deux cotés du maroni, nationalité des parents difficile à établir car reposant souvent sur la parole des chefs coutumiers

2)un autre exemple pittoresque, c'est l'irrepressible colonisation de tout ce qui bouge comme mecs disponibles, par une myriade de petites bombes sexuelles brésiliennes, passées clandestinement, prêtes à tout pour le permis de séjour, vivant cachées et ne sortant que que pour trouver un mec, lui faire un enfant et le permis et souvent le plaquer.

Imparable et bien vu du côté des brésiliennes.

Bref, il faudrait presque un secrétariat d'Etat... à l'immigration en Guyane et de l'identité guyanaise.

Merde Sarko et Bayrou même combat!

Mais au fait... et les amérindiens?... récemment recocufiés avec le parc national bidon, c'était pas eux les premiers détenteurs de l'identité guyanaise?

Kosovorisés deux fois, les peaux rouges! la deuxième fois au mercure!...

Vous ne me croirez pas mais ...si si j'ai un vieux rap...


SONGE
DU VIEUX PEAU ROUGE

Il sait mieux que nous tous, le vieux du Maroni,
Le péché de la ruche ouverte et mise à sac.
Et tandis qu'il rumine, amer, en son hamac,
Agacé par la fièvre et le front raccorni,
Un trait de sa prunelle enflamme son visage,
Car il voit dans la crique, autrefois aux poissons,
Sous la dense feuillée, agitée de frissons,
L'image un peu troublée d'un trés ancien village.


Inspiré de l'abeille, il est tout en partage.
Priant des dieux archers aux chevilles agiles,
La tribu immuable, en un suspens fragile,
Y reproduit, soigneuse, un juste découpage.
Justesse et partition ! le vieux peau rouge sait
Combien cela nous manque et que l'on va passer

Cayenne mercredi 14 avril 1993
Henri Claude Saint-Phy

Merde l'ordre juste !!!

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