jeudi 15 mars 2007

Attaques contre youtube c'est vous même qu'on entube

Je vais vous faire un peu d'économie politique à l'intuition, pas le temps de rechercher, de vérifier l'hypothèse.
Le thème : nouvelle propriété intellectuelle des archives artistiques.

De rachats en rachats, et de fusions en concentrations, la liberté fout le camp et le patrimoine culturel se privatise (pour mieux nous en priver).
La fermeture de radio.blog.club ou les attaques contre youtube ou google, me rappellent mon constat, étayé par l'expérience, celui-là, de la reprise en main de la distribution du cinéma dans les années 80.
La même ignominie commerciale qui consiste à faire propriété (nouvelle propriété) du patrimoine et dans un but bien précis : protéger la merde nouvelle.

On rachète des stocks de chefs d'oeuvre, sinon pour en priver la masse des fauchés, du moins pour réguler sévèrement la concurrence faite par ces merveilles du bon vieux cinéma, aux merdes de l'exclusivité moderne.

En 1972 j'allais 4 à 5 fois par semaine au cinéma à 4 ou 5F la place. Action république, action St-Michel, la Pagode, l'olympic du fils Mitterand etc...Ah la petite ouvreuse antillaise de l'Olympic, rue du cardinal Losserand, une merveille de beauté ...comme doudou rencontrée plus tard (doudou si tu me lis!).
Il y en avait des dizaines dans tout Paris de ces petites salles et je ne voyais que du très bon(Walsh, Kazan, Ford, Bogart et Bacall, Astaire et Rodgers WC. Fields...)
Evidemment peu de place dans tous ça pour les exclus à 15F, joués dans les circuits capitalistes et pourtant déjà objet de files d'attentes incompréhensibles pour moi.

J'avais tous les jours l'embarras du choix entre tous ces grands crus resservis plusieurs fois par an,en fait presque en permanence (ça tournait dans les salles ...formidable ça!).

Aujourd'hui le différentiel de prix avec les exclusivités s'est beaucoup réduit, le pouvoir d'achat cinéma a fondu, le choix est restreint, merdique et la permanence de l'offre de tout s'est envolée. Certains chefs d'oeuvres ne sortent plus jamais, ceux qui sortent, sortent au compte goutte et il faut les guetter durant des mois.

Tout ça, ça mériterait quelque part (en amérique ?) de faire couler le sang.

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