mercredi 28 mars 2007

Gare du Nord : ça pourrait presque aider à choisir son camp!

Julien Dray s'est encore illustré, et avec lui le PS tout entier, par des propos d'une mauvaise foi et d'une lacheté, qui ne devraient pas continuer de me surprendre puisque c'est, en grande partie, pour de tels propos et de telles irresponsabilités, que je ne vote plus à gauche (et donc que je ne vote plus du tout) depuis plus de 30 ans, pas même pour Mitterand en 1981, pour moi définitivement catalogué, depuis Charlety et sa tentative de récupération, totalement illégitime (et indécente)de mai 68.

D'après les socialises (et d'ailleurs toute la gauche), les affrontements de la Gare du Nord sont la conséquence d'un climat qu'aurait installé Sarkozy. A mon tour de dire "ignoble" et de resssentir une légère nausée.

Ils nous prennent vraiment pour des cons en plus : comme si nous n'étions pas capables de constater par nous mêmes cette régulière montée de l'irrespect total d'une maréchaussée pourtant nécessaire, indispensable, mais non soutenue, depuis plus de 20 ans, par les gouvernants successifs, notamment de gauche, et travaillant sous la menace permanente du premier sang.

Quand je regarde les CRS d'aujourd'hui, je me marre. Quelle retenue! Quelle peur manifeste de la bavure, quelles techniques d'immobilisation sans bobos, quel professionnalisme (j'allais dire quel doigté).

Pas étonnant dans ces conditions de confort "urbain", que les petits blacks de la gare du nord (beaucoup de blacks hélas) puissent bomber le torse, parler fort et pérorer à la TV: l'émeute sans risque... du typiquement français.

Nous en 68 (un peu comme on dirait 14-18 dis donc!), on avait vraiment les jetons et on courrait le plus vite possible dés que la troupe faisait un pas vers nous...
... car, rattrapés, c'était la grosse et très longue branlée garantie. Contractuelle, pour ainsi dire, la branlée!
Normale en tout cas et n'émouvant que très peu le bourgeois ou ma maman ou mon papa : nez pissant le sang pourtant, oreilles décollées à la matraque souvent, couilles écrabouillées à coups de pied presque toujours etc...

J'en ai évité et suivi, caché, quelques uns, des KO et des matraquages en série, tantôt planqué de justesse dans la pénombre d'une cage d'escalier... avec le "camarade" rattrapé en bas dans la rue, qui hurle sous la tournante des coups, tantôt entré de justesse dans un bistrot et derrière moi, la porte bouclée par le garçon, les types surpris dehors, glissant comme dans leurs vêtements, le long de la vitrine, dans un impressionnant dégradé de KOs, avec légère perte de connaissance...

Je ne dirais pas que c'était le bon temps mais je trouvais ça normal : après tout, on le savait, on défiait la police de l'Etat. Normal qu'elle cogne et nous en fasse baver!

Rétablir l'ordre sans bavure, c'est donner son cul pour se le faire botter. Et c'est simplement ce qui arrive.

La violence est désormais installée entre la police et la population nous dit Julien Dray ...et bien pas la nombreuse partie de la population qui sur ce point me ressemble et parmi elle de nombreux réacs de gauche, anciens combattants de 68.

Sarko se trompe : les post-soixante-huitards sont comme nous, dans cette affaire, plutôt du côté du bâton et d'ailleurs les post-soixante-huitards visés par Sarko étaient trop jeunes ou trop bourgeois à l'époque, d'ailleurs, le PS n'a strictement rien à voir avec mai 68...

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